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Photo du rédacteurJules Regimbald

Prochain arrêt pour Kevin Mital: la Ligue canadienne

Le receveur du Rouge et Or de l’Université Laval Kevin Mital est l’un des joueurs les plus accomplis de l’histoire récente du football universitaire québécois. Athlète par excellence au Québec et au Canada, première équipe d’étoiles, équipe d’étoiles offensives, Mital a tout gagné.

Kevin Mital
Photo: Kevin Mital/Instagram

Du 19 au 24 mars, il a pris part au camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football, où il a participé à une série de tests physiques et à des pratiques.

 

« On a été là de mardi à dimanche à Winnipeg », raconte Mital. « Jeudi, on a effectué les tests physiques et on a eu des entrevues avec les équipes le matin. À partir du début d'après-midi, on a eu le bench (développé couché), puis le saut vertical pas mal en même temps. »

 

Une prestation phénoménale

 

Le receveur de 25 ans a excellé dans plusieurs exercices, dont au sprint sur 40 verges. Mital a enregistré un temps de 4,58 secondes, le sixième meilleur de tous les joueurs présents lors de l’évènement, ce qui est d’autant plus impressionnant à 229 livres.

 

« Je pense qu' à ma position, c'est ce qu'il fallait que je démontre, surtout avec mon poids. Toutes les équipes m’ont demandé pourquoi j'étais aussi lourd quand je suis arrivé là-bas. Je voulais juste démontrer que je suis encore capable de me déplacer, malgré mon poids », explique le joueur étoile.


Kevin Mital
Photo: CFL headlines/X

Mital aurait toutefois aimé être un plus léger lors de la pesée officielle. « On s'est pesés vers 18h, donc tout le monde était un petit peu plus lourd. Normalement, je jouais à 220 livres. Mon objectif, c'était en bas de 225, mais au moins, les tests se sont bien passés, puis les pratiques aussi. »

 

L’analyste du CFL.ca Marshall Ferguson a désigné Mital comme l’étoile offensive de la troisième journée du camp d’évaluation. Ferguson semblait très impressionné par le travail du Québécois: « ​On peut voir pourquoi il a remporté le trophée Hec Crighton en 2022. Ce n’est pas surprenant qu’il ait été invité ici. C’est un naturel. »

 
Une préparation physique exemplaire

 

Si Kevin Mital et ses coéquipiers Frédérik Antoine et Nathaniel-Dumoulin ont fait tourner les têtes à Winnipeg, ce n’est pas par hasard. Les athlètes du Rouge et Or ont entrepris une préparation physique exemplaire depuis la fin de la saison 2023.

 

« Au mois de décembre, on a commencé à s'entraîner. Normalement, on commence en janvier, mais nous, on trouvait que c'était un petit peu trop long. Depuis janvier jusqu'en mars, c'était quatre musculations par semaine avec deux courses. Puis, le reste du temps, on attrapait des ballons, on courait des tracés. Tout ça, c'était plus sur nous. Mais sinon, c'est vraiment Guillaume Rioux, notre préparateur physique, qui a géré tout », mentionne Mital.

 

Un bref passage aux États-Unis

 

Avant de connaître trois saisons dominantes pour le Rouge et Or, Mital avait choisi la NCAA. L’ancien d’André-Grasset venait d’établir le record du football collégial pour le plus grand nombre de verges sur réception en carrière (2438) et avait décidé de rejoindre les rangs de l’Orange de l’Université Syracuse, située dans l'État de New York, en 2019. Sauf que l’expérience américaine a été très brève pour le receveur québécois.

 

« Je suis quasiment resté là six mois. Je suis arrivé à la fin août, une semaine et demie avant la semaine 1. Toute cette saison-là, moi, je n’étais pas trop avec l'équipe. C'était plus de la muscu, et j’étais concentré sur l'école », explique Mital.


Kevin Mital
Photo: Kevin Mital/Instagram

La pandémie de COVID-19 n’a pas aidé le receveur à se sentir chez lui, comme il le raconte: « Les joueurs, les étudiants internationaux, il a fallu qu'on retourne au Canada. On ne pouvait pas rester là-bas. On finissait l'école à distance. On avait des réunions de football à distance, des entraînements à distance ».

 

Parlant de distance, c’est principalement celle-ci qui a poussé Mital à revenir au Québec: « J'étais proche de la maison, donc je retournais quand même souvent. J'étais pas mal homesick toutes les fins de semaine. »

 
Pourquoi Laval?

 

Kevin Mital est natif de Saint-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal, et a joué son football collégial à Montréal. Alors pourquoi a-t-il opté pour la Capitale-Nationale?

 

« En sortant de Grasset, avant que je décide d'aller à Syracuse, c'était mon choix d'aller à Laval. J'aimais la stabilité dans le coaching staff, les installations. Ici, à Québec, c'est comme des installations de la NCAA. Terrain intérieur, extérieur. Un gym juste pour les athlètes Rouge et Or. T'as accès à tout. T'as des physios juste pour le foot. T'as les bains de glace. C'est vraiment les meilleures installations au Canada. »

 

La « culture » du Rouge et Or a également pesé lourd dans la balance. « On a quand même 18 000 personnes à chaque match, parce qu'il n'y a pas d'autres sports dans la ville de Québec, à part les remparts pis le baseball. Mais ce qui est vraiment connu, c'est le football. »

 

« En sortant de Grasset, il y a un chemin prédestiné. Tu quittes Grasset, et tu vas directement à l'Université de Montréal. Je voulais briser cette tendance-là », raconte-t-il avec le sourire.

 

En route vers le repêchage

 

Le 30 avril prochain aura lieu le repêchage de la LCF, où les espoirs trouveront leur niche pour les prochaines années. Bien que Kevin Mital ait eu des entrevues avec toutes les équipes de la Ligue canadienne, aucune d’entre elles ne lui est apparue comme une destination plus probable que les autres.


Kevin Mital
Photo: Rouge et Or football/Instagram

« Ça a tout quand même bien été, dans l'ensemble. Je suis dans le néant en ce moment. On ne contrôle rien pendant le prochain mois. Je sais que les équipes peuvent me recontacter pour faire des entrevues zooms encore », mentionne-t-il.

 

Mital ignore également ce que sera son rôle dans la LCF. « Il y a plusieurs équipes qui me le demandent. Moi, je pense que je peux jouer slot (receveur inséré) au prochain niveau. Quand j'ai le ballon dans les mains, il peut arriver des choses très positives. Ça fait huit ans que je joue à cette position et j’ai connu beaucoup de succès. Est-ce que les équipes me voient nécessairement là? Je ne sais pas. »

 

Ce que le receveur de Laval sait, c’est qu’il a augmenté sa valeur aux yeux des recruteurs à Winnipeg:

« Je sais qu'en rentrant au Combine, j'étais perçu comme un milieu de deuxième ronde. Selon ce que j'ai entendu vers la fin du camp, je serais peut-être un top 5 quand même tôt en première ronde ».

 

Les Alouettes pour Mital?

 

« Je ne sais pas comment ça va être possible, les Alouettes », dit-il en riant. « [Mais c’est sûr que pour] un gars qui vient de la Rive-Sud de Montréal, ce serait spécial! J'ai commencé à jouer au football à cause des Alouettes. C'est la première interaction de football, si on veut, que j’ai eue. Mon père m'amenait aux matchs dans le temps de Ben Cahoon et Calvillo. J'ai joué au niveau civil pendant quatre ans, et chaque année, on allait aux camps des Alouettes. Çe serait un full circle moment. Çe serait bien de rester à la maison, mais rendu, là, on ne contrôle plus rien », conclut-il.

 

Reste à voir où le receveur de Laval disputera la prochaine saison.

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